Se donner des opportunités!

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Jean-Sébastien Michaud: Témoignage à lire pour les élèves du CEA Champlain

Je ne peux pas vraiment affirmer que je détestais l’école lorsque j’étais jeune. J’avais
généralement de très bons résultats ! Cependant, surtout au secondaire, j’étais une proie de choix pour les intimidateurs : j’étais timide et je n’aimais pas particulièrement le sport. En 2005, j’ai fini par lâcher mes études au secteur des jeunes ; je crois que j’étais rendu à mon secondaire 4. Honnêtement, je n’arrivais plus à supporter mes camarades de classe. Je n’avais plus envie de fréquenter un endroit où les élèves dévalorisent le potentiel de ceux qui peuvent (et veulent) apprendre.

Je me rappelle très bien avoir entrepris mes études au Centre Champlain à l’automne 2005. J’ai fréquenté cet établissement de septembre 2005 à mai 2009. J’aurais dû terminer bien avant cela, mais je manquais de motivation pour plusieurs raisons. Premièrement, je ne savais pas du tout ce que je voulais faire lorsque je terminerais mon secondaire. Deuxièmement, mes amis avaient lâché avant d’obtenir leur diplôme ; ils avaient l’air d’être bien contents de travailler au salaire minimum plutôt que d’aller à l’école. Troisièmement, j’avais l’impression qu’un passage dans un établissement pour adultes signifiait que je n’aurais jamais d’avenir (comme si aucun employeur
ne pourrait vouloir de moi à cause de cela).

Pour ces raisons, j’ai alterné entre des périodes où j’étudiais au Centre Champlain et d’autres où j’essayais autre chose. Il est dommage que j’aie perdu autant de temps lorsque j’étais si jeune, mais c’est tout de même en partie de ma faute. Concernant mon expérience au Centre Champlain, j’ai plutôt été chanceux. Je n’ai pas remarqué l’intimidation qui sévissait dans mon école secondaire. De plus, le niveau de l’enseignement était élevé. Je ne pense pas qu’on puisse recevoir un diplôme du Centre Champlain sans savoir écrire, lire, compter, etc. La formation est clairement assez forte pour obtenir l’accès à des programmes de DEP ou au cégep. J’ai aussi apprécié tous les enseignants qui m’ont formé.

Cela étant dit, le principal message que j’aimerais que vous reteniez tous de ce témoignage est que d’être passé par un centre d’éducation des adultes ne limite aucunement votre potentiel. Je pense que mon expérience personnelle risque de vous donner du courage, car elle vous montrera que le monde extérieur ne vous jugera pas selon votre parcours dans un centre d’éducation des adultes.

Laissez-moi vous résumer très brièvement mon parcours qui a suivi le Centre Champlain. J’avais 21 ans lorsque j’ai obtenu mon diplôme d’études secondaires. Aujourd’hui, à 30 ans, j’ai deux diplômes de niveau universitaire : je détiens un baccalauréat en philosophie et aussi une maîtrise en science, technologie et société. J’occupe présentement mon temps de deux manières. Premièrement, je réalise une thèse de doctorat sous la supervision d’un professeur de philosophie à l’Université de Montréal. Mon sujet de recherche est le rôle des modèles en climatologie. Deuxièmement, j’apprends tranquillement comment devenir réviseur-éditeur professionnel. Il s’agit d’une profession qui exige habituellement des études universitaires et qui peut offrir des salaires intéressants selon le niveau d’expérience. Je crois que je serai très heureux dans ce domaine.

À mon humble avis, vous aussi, vous pouvez réaliser toutes sortes de choses en terminant vos études secondaires. Que vous alliez sur le marché du travail après avoir complété votre
secondaire ou que vous vous tourniez vers davantage d’études (un DEP, le cégep ou l’université), les portes ne seront pas fermées simplement à cause de votre passage aux adultes. Vous devez tout simplement être motivés et avoir un but clair en tête. Lorsque vous doutez de vous, rappelez-vous que cela arrive à tout le monde ; ce n’est pas un signe que tout ira mal tout d’un coup. Vous devez aussi ne pas laisser votre passé définir qui vous serez à l’avenir. Ce n’est pas parce qu’on provient d’un milieu qui nous a fait connaître toutes sortes de difficultés que l’on ne sera jamais quelqu’un d’intéressant dans la vie. En fait, ces expériences plus difficiles peuvent même faire de vous une meilleure personne ! Elles peuvent vous rendre plus humain et plus ouvert à la différence.

Bien à vous,
Jean-Sébastien Michaud